19/08/2014 Texte

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Le convoi braqué à Paris était celui du fils «favori» du roi Fahd d'Arabie Saoudite

À moins de quinze jours de la réception par François Hollande du ministre saoudien de la Défense Salmane ben Abdel Aziz al-Saoud, l'attaque à Paris du convoi du prince saoudien est embarrassante.

Le convoi saoudien braqué de manière très spectaculaire dimanche soir à Paris était celui du prince d'Arabie saoudite Abdelaziz ben Fahd. Alors qu'il se rendait vers l'aéroport du Bourget, un commando de huit hommes a ciblé le premier véhicule de son convoi à la hauteur de la Porte de la Chapelle. Munis d'armes de poing, les braqueurs ont alors pris le contrôle du véhicule transportant trois personnes, avant de les relâcher plus loin dans la nature. Ce sont ainsi au total 250.000 euros en espèces qui ont été dérobés, ainsi que plusieurs bagages à main et des «documents sensibles» .

Milliardaire à la réputation sulfureuse, Abel Aziz ben Fahd est le neveu du roi Abdallah d'Arabie saoudite, de son ministre de la Défense Salmane ben Abdelaziz al-Saoud, mais il est surtout le fils «favori» du roi défunt Fahd ben Abdel Aziz al-Saoud, mort le 1er août 2005, qui en avait fait du temps de son règne un ministre tout-puissant.

«La France a fait le geste nécessaire»

Or François Hollande doit recevoir, en compagnie d'industriels français, le ministre saoudien de la Défense le 1er septembre prochain. L'année 2013 ayant permis au partenariat liant la France à l'Arabie saoudite de générer pas moins de 7 milliards d'euros, le chef de l'État espère probablement poursuivre sur cette lancée. À tel point que la France aurait fait parvenir un message au roi Abdallah pour lui faire part de ses «regrets» et promettre une enquête à la fois rapide et discrète, comme le rapporte Le Monde *. Toutefois, selon Antoine Basbous, qui dirige l'Observatoire des pays arabes, «cet incident est regrettable, mais ce n'est pas la France qui a commis là un impair».

«Ce braquage n'a pas visé n'importe quel prince, et il laissera un goût amer à certains. C'est un moment désagréable, mais la France a fait le geste nécessaire, et a donc empêché que les choses ne s'enveniment» estime Antoine Basbous. D'après lui, c'est l'entourage du prince qui sera visé par d'éventuelles méfiances, dont la relation franco-saoudienne ne pâtira pas: «Les braqueurs prenaient vraisemblablement leurs informations auprès de l'entourage du prince. C'est plutôt vers là que vont s'orienter les recherches. Des confiances ont certainement été accordées à des personnes qui ne les méritaient pas».

* Joints par téléphone, les services de l'Élysée n'ont pas donné suite à nos demandes de confirmation de cette information.

Arthur Berdah (Le Figaro)
 

OBSERVATOIRE DES PAYS ARABES
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