12/09/2001 Texte

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« Je pense que c'est Ben Laden »

Qui serait, selon vous, derrière ces attentats ?

Antoine Basbous : J'ai l'intime conviction qu'il s'agit de Ben Laden car c'est le seul chef terroriste capable aujourd'hui de perpétrer des attentats de cette envergure, comme à Dar es-Salaam. Il a les moyens et des hommes qui ont combattu avec lui en Afghanistan contre l'Armée rouge. Il a bénéficié du concours de la CIA, ne l'oublions pas. C'est un enfant rebelle du wahhabisme sur le plan doctrinal.

Il vous semble impossible de le neutraliser

Toute la politique sécuritaire de l'Occident est à revoir. En 1998, les Etats-Unis avaient réagi à l'attaque de Dar es-Salaam en lançant 70 Tomahawks qui n'ont tué que quelques bêtes et quelques innocents. C'était inutile d'autant que l'attaque du Soudan avait ciblé une usine pharmaceutique. Il ne faut pas récidiver.

Qu'est-ce qui a pu décider cette série d'attentats ? La politique israélienne contre les Palestiniens y est-elle pour quelque chose ?

Ben Laden – et je le dis dans mon livre – a crée en 1988 la Qaïda (la base). Dix ans après, il a signé avec les Geamâa d'Egypte une fatwa qui condamne à mort tout juif et tout Américain. Il considère que tout Américain est un soutien à Israël. Sans l'Amérique, Israël serait tombé, selon lui. Il dit aussi que la grande mosquée de La Mecque est occupée par les Américains (basés en Arabie Saoudite). Il a coutume de dire : « Les Américains sont comme des lapins. Il faut leur tirer dessus et ils s'enfuient ». Il dit : « Regardez le Vietnam, regardez la Somalie, regardez Beyrouth en 83 ». Pour lui, les Américains ont peur de s'engager. Il veut attaquer le Grand Satan.

Ben Laden a-t-il des relations avec les Palestiniens ?

Je n'ai aucune information sur les relations entre Ben Laden et les Palestiniens. Mais je sais que les islamistes palestiniens attendent une réaction de Ben Laden pour rétablir le rapport de force dans la région, dominée par Israël, ses F-16 et ses chars. L'intervention de Ben Laden, d'aujourd'hui – si elle se confirme – place le conflit sous un ordre nouveau. C'est un tournant dans le Proche-Orient.

L. M./France 2

OBSERVATOIRE DES PAYS ARABES
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